NOM FR : Belladone ,
FAMILLE : Solanaceae ,
BIOTOPES : Biotopes montagnards , Friches, bords de chemins, lisères, pâtures , Sous-bois ,
Description
1. PLANTE ENTIèRE : Herbacée vivace, à port dressé (0,6 à 1,5 m), tige verte à section ronde, poilue, sans taches
2. FEUILLES : Alternes, simples, ovales, pétiolées, à nervation pennée, à limbe non découpé, à bord entier et lisse, feuilles glabres ou poilues, de consistance molle
3. INFLORESCENCE : Fleur rose, violette ou mauve, verte ou jaune-verdâtre, brune, à pétales soudés en tube, fleurs isolées ou regroupées par 2 ou 3
4. FRUITS : Baies noires à suc rougeâtre
5. APPAREIL SOUTERRAIN : Racines pivotantes, blanc grisâtre
Caractères de toxicité
SYMPTOME : Cardiovasculaire: Muqueuses sèches/collantes , Hypertension , Tachycardie , Pouls faible et rapide
Digestif: Vomissement/Nausée , Anorexie/Dysorexie , Abdomen aigu/Colique , Ballonnement/météorisation , Soif intense/Polydipsie , Atonie digestive/Constipation/Iléus
Neuromusculaire: Ataxie/Incoordination motrice , Hypervigilance/Hyperréactivité/Excitation , Hypovigilance/Somnolence/Coma , Mydriase , Hallucination/Comportement anormal
1. CAS DéCRITS OU EXPéRIMENTAUX : Chien, cheval, vache, mouton, chèvre, porc, mouton, oiseau, cochon d’Inde, lapin [1, 2], homme [3] souris, rat [4].
Herbivores moins sensibles que les carnivores [1, 2].
2. PARTIES TOXIQUES : Toute la plante : racine, feuille >> fruit, graine > tige. Même après traitement thermique [5] ou en infusion [4].
3. PRINCIPES ACTIFS : Alcaloïdes tropanique : hyoscyamine (atropine) > scopolamine [1, 4, 6] (antagoniste compétitif des récepteurs cholinergiques (muscariniques) [1, 4] : syndrome anticholinergique, irritant digestif [3]).
Traverse les barrières physiologiques [1, 4].
4. DOSES TOXIQUES : DL minimun : Homme = 10-20 baies, Enfant = 2-5 baies [4].
5. CIRCONSTANCES D'INTOXICATION : Consommation au pâturage par temps chaud (abris près des haies) [7] ou chute de taille, contamination du foin, été et automne [8]. Assez rare [1, 3]. Voie transcutanée [1] ou transcornéenne possible [9]. Toxicité du lait et de la viande [4].
6. ORGANES CIBLES : Systèmes nerveux central et périphérique
7. MODALITéS D'éVOLUTION : Intoxication aiguë, latence de quelques minutes à heures [4–6], mort en 24-48h, persistance 2-5j [1, 5]. Élimination hépatique et rénale [2].
Action anticholinergique : relaxation des muscles lisses (constipation, ballonnement, rétention urinaire, mydriase), réduction des sécrétions (muqueuses sèches) [1, 4] et activation cardiaque (tachycardie, pouls faible et rapide, hypertension) [1, 4, 6]; et à des signes nerveux : comportement anormal, excitation, incoordination/ataxie, coma [1, 4, 10]. Mort par arrêt cardio-respiratoire [4, 9].
Utilisation pharmaceutique
DESCRIPTION : Hallucinogène, stupéfiant, bronchodilatateur [1, 4], antispasmodique [2]. Autorisé en homéopathie, mais dosage souvent inapproprié [2, 4].
Traitement spécifique
DESCRIPTION : Absence d’antidote : physostigmine [4] (ou ésérine) 0,01-0,03mg/kg IV chez l’homme [6], discuté en médecine vétérinaire
Traitement spécifique lors de cas sévère : fluidothérapie IV [2–4], tranquillisant (diazépam, phénobarbital) [4, 6].
Cas décrit de guérison en médecine humaine [4].
Diagnostic
1 : Présence de graines dans l’estomac ou le rumen [1, 8].
Test à la pilocarpine négatif (œil) [9].
Dosage hyoscyamine et scopolamine dans les urines, le sérum [10], le contenu digestif [6] et dans l’aliment [11]. Élimination rapide ( t½ ≈ 4-9 h) [2, 4]
Lésions (autopsie)
1 : Non spécifique : hémorragies punctiformes rein et foie, congestion pulmonaire, épanchement abdominal et péricardique. Parfois, nécrose rénale et hépatique. [1]
Bibliographie
1. : GUPTA, R.C. Veterinary Toxicology: Basic and Clinical Principles. UK : Academic Press, 2012. ISBN 978-0-12-385927-3. 1455p.
10 : BEYER, J., DRUMMER, O.H. et MAURER, H.H. Analysis of toxic alkaloids in body samples. Forensic Science International. 2009. Vol. 185, n° 1‑3, pp. 1‑9. DOI 10.1016/j.forsciint.2008.12.006.
11. : MULDER, P.P.J., VON HOLST, C., NIVARLET, N. et VAN EGMOND, H.P. Intra- and inter-laboratory validation of a dipstick immunoassay for the detection of tropane alkaloids hyoscyamine and scopolamine in animal feed. Food Additives & Contaminants. Part A, Chemistry, Analysis, Control, Exposure & Risk Assessment. 2014. Vol. 31, n° 7, pp. 1165‑1176. DOI 10.1080/19440049.2014.914249.
2. : PRUSAKOV, P.A. Belladonna Alkaloids. In : WEXLER, P. (éd.), Encyclopedia of Toxicology (Third Edition). Oxford : Academic Press, 2014. pp. 399‑401. ISBN 978-0-12-386455-0.
3. : KNIGHT, A. et WALTER, R. A Guide to Plant Poisoning of Animals in North America. 1st Edition. Teton NewMedia, 2001. ISBN 978-1-893441-11-8. 367p.
4 : KWAKYE, G.F., JIMÉNEZ, J., JIMÉNEZ, J.A. et ASCHNER, M. Atropa belladonna neurotoxicity: Implications to neurological disorders. Food and Chemical Toxicology: An International Journal Published for the British Industrial Biological Research Association. 2018. Vol. 116, n° Pt B, pp. 346‑353. DOI 10.1016/j.fct.2018.04.022.
5 : SCHNEIDER, F., LUTUN, P., KINTZ, P., ASTRUC, D., FLESCH, F. et TEMPÉ, J.D. Plasma and urine concentrations of atropine after the ingestion of cooked deadly nightshade berries. Journal of Toxicology. Clinical Toxicology. 1996. Vol. 34, n° 1, pp. 113‑117.
6 : BARCELOUX, D.G. Medical Toxicology of Natural Substances: Foods, Fungi, Medicinal Herbs, Plants, and Venomous Animals | Donald G. Barceloux(auth.) | download. Wiley, 2008. ISBN 978-0-470-33031-9. 1180p.
7 : BMJ PUBLISHING GROUP LIMITED. Potential impacts on ruminant health and welfare during hot weather. Veterinary Record. 2018. Vol. 183, n° 5, pp. 154‑155. DOI 10.1136/vr.k3391.
8 : PAYNE, J. et MURPHY, A. Plant poisoning in farm animals. In Practice. 2014. Vol. 36, n° 9, pp. 455‑465. DOI 10.1136/inp.g6148.
9 : HANSEN, P. et CLERC, B. Anisocoria in the dog provoked by a toxic contact with an ornamental plant: Datura stramonium. Veterinary Ophthalmology. 2002. Vol. 5, n° 4, pp. 277‑279.