NOM FR : Morelle noire , Tue-chien ,
FAMILLE : Solanaceae ,
BIOTOPES : Champs cultivés ou potagers , Friches, bords de chemins, lisères, pâtures , Plante d'ornement, jardins ,
Description
1. PLANTE ENTIèRE : Herbacée annuelle à port dressé (30-50 cm), tige vert foncé, rouge ou marron, sans taches, à section anguleuse, striée, glabre ou poilue
2. FEUILLES : Alternes ou opposées, pétiolées, simples, à nervation pennée, limbe non découpé ou découpé mais pas jusqu’à la nervure principale, bord du limbe entier et lisse ou lobé, feuilles ovales, glabres ou poilues, de consistance molle
3. INFLORESCENCE : Fleur blanche, à 5 pétales semblables entre eux, fleurs regroupées en bouquet, distinguable à l’œil nu. Floraison juin-novembre.
4. FRUITS : Baie verte, jaune, puis noire à maturité
Caractères de toxicité
SYMPTOME : Autre: Hyperthermie
Digestif: Diarrhée , Atonie digestive/Constipation/Iléus , Hypersalivation/Ptyalisme , Vomissement/Nausée , Abdomen aigu/Colique
Neuromusculaire: Paralysie , Mydriase , Ataxie/Incoordination motrice , Convulsion , Hallucination/Comportement anormal , Hypervigilance/Hyperréactivité/Excitation , Faiblesse , Hypovigilance/Somnolence/Coma
1. CAS DéCRITS OU EXPéRIMENTAUX : Vache, mouton [1, 2], cheval, porc, rat, homme [2], poule [5], lapin [3, 6], chien [3], chèvre, canard [4].
Ruminants moins sensibles (hydrolyse) [1].
2. PARTIES TOXIQUES : Toute la plante : surtout partie verte et fruit immature [2, 7, 8]. Réduction par l’ensilage [4].
3. PRINCIPES ACTIFS : Glycoalcaloïdes stéroïdiques [2, 8] : solanine, solasonine, chaconine [2, 5, 7, 9] (interaction avec le cholestérol membranaire [1], ouverture des canaux potassiques mitochondriaux augmentant le calcium cellulaire [5], inhibition de l’acétylcholinestérase [5], irritation des muqueuses [1]) .
4. DOSES TOXIQUES : Toxicité discutée (confusion d’espèces et hybridation fréquente) [1, 2, 8].
Faible teneur en principes actifs : 1,3% de la matière sèche [2].
La faible absorption digestive réduit la toxicité [2, 3, 10].
Dose létal 50 souris de solanine PO : 590 mg/kg [3].
5. CIRCONSTANCES D'INTOXICATION : Consommation massive, contamination des aliments (foin, grain, pois, soja, voire ensilage) [1, 2, 8]. Rare [2].
6. ORGANES CIBLES : Système nerveux central et périphérique, tube digestif
7. MODALITéS D'éVOLUTION : Intoxication aiguë, latente quelque heures (4-19 h), persistance plusieurs jours (3-6 j), mort rare [2, 6]. Élimination hépatique majeure [6].
Irritation digestive à l’origine de vomissement [1, 2, 9], douleur abdominale, diarrhée sévère [1–3], pouvant provoquer un choc [2, 9], constipation, parfois hypersalivation ou à l’inverse sècheresse des muqueuses [1].
Signes nerveux : mydriase [2, 9], hallucination avec excitation transitoire, incoordination, dépression croissante (dont respiratoire), voire parésie postérieure [1–3], convulsion partielle ou généralisée [1, 2, 9]. Mort par arrêt respiratoire [9] précédé d’un coma [2, 3]. Souvent hyperthermie associée [2, 6]. Hémolyse intravasculaire possible.
Utilisation pharmaceutique
DESCRIPTION : Usage alimentaire et médical : antiseptique, anti-inflammatoire, antipyrétique, diurétique [8]. Autorisé par la pharmacopée française [11].
Traitement spécifique
DESCRIPTION : Absence d’antidote [2, 6].
Traitement de soutien :
- Fluidothérapie IV, correction des déséquilibres ioniques [2, 6]
- Thérapie anticonvulsivante [2]
- Si hypersalivation (activité cholinergique) : atropine [1, 3]
- Transfusion sanguine.
Cas de guérison décrit en humaine [1, 2].
Diagnostic
1 : Identification de la plante l’estomac ou le rumen difficile, identification microscopique du fruit possible [2].
Détection de la solanine dans les urines, le contenu digestif [2] ou le sérum [6]. T½ = 10h-20h chez l’homme [1].
Lésions (autopsie)
1 : Non spécifique : congestion voire nécrose des muqueuses digestives, épanchements cavitaires [1]
Bibliographie
1. : BURROWS, G.E. et TYRL, R.J. Toxic plants of North America. 2nd ed. Second. USA : Wiley-Blackwell, 2013. ISBN 978-0-8138-2034-7. 1390p.
10 : BONAGURA, J.D. et TWEDT, D.C. Kirk’s Current Veterinary Therapy XV. 15th. Elsevier Saunders, 2014. ISBN 978-1-4377-2689-3. 1456p.
11. : ANSM. Pharmacopée française janvier 2017 - Liste A des plantes médicinales utilisées traditionnellement [en ligne]. 2017. 35p. [Consulté le 5 décembre 2018]. Disponible à l’adresse : https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/9efaa71075f10658632e2dbbd7b95c73.pdf
2. : FROHNE, D. et PFÄNDER, H.J. Poisonous Plants: A Handbook for Doctors, Pharmacists, Toxicologists, Biologists and Veterinarians. Timber Press, 2005. ISBN 978-0-88192-750-4. 488p.
3. : PATIL, B.C., SHARMA, R.P., SALUNKHE, D.K. et SALUNKHE, K. Evaluation of solanine toxicity. Food and Cosmetics Toxicology. 1972. Vol. 10, n° 3, pp. 395‑398. DOI 10.1016/S0015-6264(72)80258-X.
4 : EDMONDS, J.M., CHWEYA (AUTHORS, J.A., HELLER, J. et ENGELS, J. Black nightshades. Solanum nigrum L. and related species. 1997. ISBN 978-92-9043-321-7.
5 : GUPTA, R.C. Veterinary Toxicology: Basic and Clinical Principles. UK : Academic Press, 2012. ISBN 978-0-12-385927-3. 1455p.
6 : BARCELOUX, D.G. Medical Toxicology of Natural Substances: Foods, Fungi, Medicinal Herbs, Plants, and Venomous Animals | Donald G. Barceloux(auth.) | download. Wiley, 2008. ISBN 978-0-470-33031-9. 1180p.
7 : KNIGHT, A. et WALTER, R. A Guide to Plant Poisoning of Animals in North America. 1st Edition. Teton NewMedia, 2001. ISBN 978-1-893441-11-8. 367p.
8 : SÄRKINEN, T., POCZAI, P., BARBOZA, G.E., VAN DER WEERDEN, G.M., BADEN, M. et KNAPP, S. A revision of the Old World Black Nightshades (Morelloid clade of Solanum L., Solanaceae). PhytoKeys. 2018. N° 106, pp. 1‑223. DOI 10.3897/phytokeys.106.21991.
9 : PETERSON, M.E. et TALCOTT, P.A. Small Animal Toxicology. 3rd. Elsevier Health Sciences, 2013. ISBN 978-1-4557-0717-1. 955p.