NOM FR : Ricin ,
FAMILLE : Euphorbiaceae ,
BIOTOPES : Friches, bords de chemins, lisères, pâtures , Méditerranéen , Plante d'ornement, jardins ,
Description
1. PLANTE ENTIèRE : Ligneuse à port arborescent
2. FEUILLES : Alternes, pétiolées, simples, à nervation palmée ou pédalée, limbe découpé mais pas jusqu’à la nervure principale, bord du limbe denté, feuilles lancéolées ou oblongues, glabres, de consistance molle,
3. INFLORESCENCE : Fleur femelle blanche, rouge, verte ou jaune-verdâtre, distinguable à l’œil nu, fleurs regroupées en bouquet, situées au-dessus de la fleur mâle
4. FRUITS : Capsule hérissée
Caractères de toxicité
SYMPTOME : Digestif: Diarrhée , Hématémèse , Méléna , Hypersalivation/Ptyalisme , Hématochézie , Vomissement/Nausée , Abdomen aigu/Colique
Neuromusculaire: Paralysie , Convulsion , Faiblesse , Tremblements/Spasmes musculaires
Respiratoire: Détresse respiratoire , Toux , Dyspnée
1. CAS DéCRITS OU EXPéRIMENTAUX : Cheval, vache, montons, chèvre [1, 3], canard [1], chien, rat, souris, lapin [2], homme.
2. PARTIES TOXIQUES : Plante entière : surtout le péricarpe de la graine [1]. Diminution par les traitements thermiques et le vieillissement [4]
3. PRINCIPES ACTIFS : Lectine : Ricine (hydrosoluble) [1, 2] (inhibition de la synthèse protéique (fixation sur l’ARNr) à l’origine de nécrose cellulaire et action irritante [2, 4]).
Alcaloïde dérivé de la pyridine : Ricinine [2] (antagoniste des récepteurs cholinergiques (nicotinique) [2, 3] et liaison aux récepteurs GABA [3]).
Hémato-agglutinine : participe à une hypersensibilité de type allergique chez l’homme [3, 5].
4. DOSES TOXIQUES : DL de graines fraiches : Poule = 14 g/kg, porc/mouton = 1,3 g/kg, lapin = 0,9 g/kg, cheval = 0,1 g/kg [2, 3], oie = 0,4 g/kg [3], vache = 2 g/kg [6].
Nb minimal de graine létale connue : 2 graines.
Feuille sèche : 20 g/kg PV [3, 4], péricarpe sec : 5 g/kg de PV [3].
Teneur en ricine : 1-5% de la plante fraiche [2].
5. CIRCONSTANCES D'INTOXICATION : Consommation de la graine dans des mélanges de grains [2, 4], d’engrais de ricin (chien) ou de tourteau [3], de déchet de tailles (pâture ou fourrage) [5], inhalation [4]. Printemps-été [1], monogastriques plus sensibles [3, 6].
Destruction du péricarpe nécessaire pour libérer de la ricine [2].
6. ORGANES CIBLES : Tube digestif [1–3], Système nerveux central et périphérique [2, 3]
7. MODALITéS D'éVOLUTION : Toxicité aiguë, latence 6 à 48 h [1, 4, 7], mortel. Mort en 2 à 5 jours ou persistance des signes 5 jours [3, 6]. Élimination hépatique et rénale [7].
Signes digestifs prédominants dont : vomissements parfois hémorragiques, diarrhées souvent hémorragiques [1–4] provoquant une déshydratation voire un choc hypovolémique à l’origine d’une IRA et de convulsions [2, 4] puis la mort.
Provoque aussi un syndrome inflammatoire général et des atteintes multi-organiques (foie, cœur, rate, rien) [2, 3, 6].
Signes neuromusculaires primaires lors d’ingestion de feuilles : faiblesse, convulsion, paralysie [3, 7].
Inhalation : toux, dyspnée, fièvre, détresse respiratoire, atteintes multi-organiques [3, 7] .
Utilisation pharmaceutique
DESCRIPTION : Huile de ricin non toxique (laxatif, lubrifiant, répulsif contre les rongeurs) [2], anti-carcinogène, immunothérapie [3], alimentation du bétail [7]
Traitement spécifique
DESCRIPTION : Absence d’antidote : recherche en cours (risque d’arme biologique) [2, 3].
Traitement de soutien :
- Fluidothérapie IV agressive [4], correction des déséquilibres électrolytiques, hépatoprotecteurs
- Protecteur de la muqueuse digestive : sucralfate, kaolin-pectine [4]
- Thérapie anticonvulsive : diazépam (phénobarbital inefficace si convulsion primaire) [3]
- Dexaméthasone, difluorométhylornithine, voire vitamine E amélioreraient la survie de l’animal expérimentalement [3].
Cas de guérison en médecine vétérinaire [2], risque d’insuffisance organique chronique [3].
Diagnostic
1 : Présence macroscopique et microscopique des graines dans le contenu digestif [6]
Dosage de la ricinine dans le contenu gastrique (estomac fixé dans du formol) [2, 9] ou les urines [7], détection de ricine sur tissus (foie, rate, NL para-aortique), avec congélation possible [10] ou le sérum [7]
Lésions (autopsie)
1 : Gastroentérite, œdème de la muqueuse digestive, hémorragies cardiaques et digestives, hyperémie digestive, nécrose intestinale, des nœuds lymphatiques adjacents, et parfois, nécrose hépatique, splénique ou rénale [3, 8].
Bibliographie
1. : GUPTA, R.C. Veterinary Toxicology: Basic and Clinical Principles. UK : Academic Press, 2012. ISBN 978-0-12-385927-3. 1455p.
10 : LEITH, A.G., GRIFFITHS, G.D. et GREEN, M.A. Quantification of ricin toxin using a highly sensitive avidin/biotin enzyme-linked immunosorbent assay. Journal - Forensic Science Society. 1988. Vol. 28, n° 4, pp. 227‑236.
2. : PETERSON, M.E. et TALCOTT, P.A. Small Animal Toxicology. 3rd. Elsevier Health Sciences, 2013. ISBN 978-1-4557-0717-1. 955p.
3. : BURROWS, G.E. et TYRL, R.J. Toxic plants of North America. 2nd ed. Second. USA : Wiley-Blackwell, 2013. ISBN 978-0-8138-2034-7. 1390p.
4 : POPPENGA, R.H. et GWALTNEY-BRANT, S.M. Small Animal Toxicology Essentials. Wiley-Blackwell, 2011. ISBN 978-0-8138-1538-1. 320p.
5 : RIET-CORREA, F. Poisoning By Plants, Mycotoxins, and Related Toxins. CABI, 2011. ISBN 978-1-84593-834-5. 759p.
6 : KNIGHT, A. et WALTER, R. A Guide to Plant Poisoning of Animals in North America. 1st Edition. Teton NewMedia, 2001. ISBN 978-1-893441-11-8. 367p.
7 : AUDI, J., BELSON, M., PATEL, M., SCHIER, J. et OSTERLOH, J. Ricin poisoning: a comprehensive review. JAMA. 2005. Vol. 294, n° 18, pp. 2342‑2351. DOI 10.1001/jama.294.18.2342.
8 : FACCIN, T.C., CARGNELUTTI, J.F., RODRIGUES, F. de S., MENEZES, F.R. de, PIAZER, J.V.M., MELO, S.M.P. de, LAUTERT, B.F., FLORES, E.F. et KOMMERS, G.D. Bovine upper alimentary squamous cell carcinoma associated with bracken fern poisoning: Clinical-pathological aspects and etiopathogenesis of 100 cases. PloS One. 2018. Vol. 13, n° 9, pp. e0204656. DOI 10.1371/journal.pone.0204656.
9 : MOUSER, P., FILIGENZI, M.S., PUSCHNER, B., JOHNSON, V., MILLER, M.A. et HOOSER, S.B. Fatal ricin toxicosis in a puppy confirmed by liquid chromatography/mass spectrometry when using ricinine as a marker. Journal of Veterinary Diagnostic Investigation: Official Publication of the American Association of Veterinary Laboratory Diagnosticians, Inc. 2007. Vol. 19, n° 2, pp. 216‑220. DOI 10.1177/104063870701900217.